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Les pairs de Ghassan Tuéni se souviennent

Les pairs de Ghassan Tuéni se souviennent

Le mensuel du monde arabe et de la francophonie « Arabies » a consacré un remarquable bouquet d’hommages à Ghassan Tuéni dans son numéro de juillet-août 2012. « L’Orient-Le Jour » a sélectionné les témoignages les plus vibrants de ceux qui ont connu le patron du « Nahar »

Talentueux, courageux, honnête, cultivé, éloquent, tolérant, engagé, brillant, provocateur, critique, visionnaire… Autant de mots utilisés pour décrire Ghassan Tuéni, mais qui finalement ne suffisent pas à le définir totalement. Journaliste, éditeur, ambassadeur, parlementaire et homme d’État, Ghassan Tuéni a marqué le pays du Cèdre de par l’engagement sans faille qu’il lui a témoigné. Touché tour à tour par le décès de sa fille Nayla, âgée de sept ans, de sa femme Nadia, puis de ses deux fils Makram et Gebran, Ghassan Tuéni a fait preuve d’une force de caractère impressionnante. Sa vie durant, il a continué la lutte, coûte que coûte, pour que vive le Liban.
Un mois et demi après son décès, ministres, diplomates, hommes et femmes de lettres, qui ont un jour croisé le chemin de ce géant, témoignent de leur rencontre.

– Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l’ONU (1992-1996) :
« Ghassan Tuéni était un homme d’État très talentueux, animé de solides convictions, lucide et habile. Très vite, une subtile alchimie nous a liés. (…) Ghassan Tuéni possédait aussi une qualité rare chez les diplomates et les politiques : le courage. (…) En 1989, je présidais alors le Conseil de la Ligue arabe, réuni au lendemain de l’invasion par l’armée irakienne du Koweït ; un des plus hauts responsables de ce pays était frappé de dépression. Mais Ghassan Tuéni était là, insufflant son indomptable énergie à toute l’assistance. Nos affinités ne se limitaient pas à l’espace diplomatique (…). Nous éprouvions l’un pour l’autre plus que de l’estime. »

– Lakhdar Brahimi, ancien ministre algérien des Affaires étrangères et ex-secrétaire général des Nations unies, chargé de la résolution pacifique des conflits armés :
« La nouvelle de sa disparition fut un choc et une grande tristesse. Ghassan Tuéni s’était fait une place unique dans son pays, dans le monde arabe et au niveau mondial. Il fut un seigneur au sens le plus noble du mot, “honnête homme” au sens classique du terme : cultivé, ouvert, intellectuellement curieux, une belle plume dans les trois langues –, arabe, anglais, français –, éloquent, courtois, tolérant, fidèle et loyal en amitié, hospitalier, généreux. (…) Journaliste d’abord, certes, mais aussi grand patriote libanais et homme d’État reconnu dans la région et à travers le monde. Son cri du cœur au Conseil de sécurité, “Laissez mon peuple être libre”, reste dans toutes les mémoires. (…) Ghassan nous manquera. Nous sommes heureux et fiers d’avoir compté parmi ses amis. Il laisse un très grand vide dans nos cœurs et nos esprits. Comme il manque si cruellement déjà au Liban et au monde arabe. »

– Hervé de Charette, ancien ministre français des Affaires étrangères (1995-1997) :
« Celui qui nous quitte est une personnalité hors du commun. Un grand professionnel du journalisme, d’abord. (…) Mais il fut aussi un grand serviteur du Liban et un patriote passionné : député, ministre, ambassadeur du Liban à l’ONU pendant les années noires de la guerre civile, conseiller du président Amine Gemayel, il a montré les qualités d’un véritable homme d’État. (…) Tel il restera dans nos mémoires : curieux et informé de tout, lucide, brillant, généreux et patriote. Le Liban peut être fier de lui ! »

– Nassif Hitti, ambassadeur de la Ligue arabe en France :
« Ghassan Tuéni chérissait particulièrement les racines profondes de son Liban natal, mais l’homme de culture mondialisée qu’il était nourrissait également un attachement tout aussi profond aux valeurs universelles. Il était le porteur et l’instigateur du rêve de changement, de l’édification d’une société libanaise moderne dans ses valeurs politiques : une société fondée sur la citoyenneté, pour sortir d’un communautarisme destructeur, facteur de paralysie et de déchirures, comme en témoigne l’histoire du pays. Un idéal qui est à notre portée, mais que, hélas, nous n’avons pas eu la volonté de concrétiser. Cher Ghassan, cher maître et ami, tu nous quittes, mais ton rêve, ta vision et ta volonté de bâtir un avenir différent pour notre Liban, pour les générations futures, resteront, pour tous ceux qui t’ont admiré et porté dans leur cœur, une force pour réussir le pari d’un Liban meilleur. »

– Vénus Khoury-Ghata, poétesse et écrivaine :
« Je t’ai vu serrer les paupières pour retenir tes larmes à l’annonce de la mort de ton fils Makram en 1983. Puis je t’ai vu prêcher la tolérance devant la tombe de ton fils Gebran, assassiné en 2005. Zénon et Sénèque se seraient reconnus en toi. Car tu nous as appris le stoïcisme, Ghassan Tuéni. »

– Jean Lacouture, journaliste, historien et écrivain français :
« S’il m’avait fallu, pour aimer le Liban et son peuple, choisir un héros représentatif, ce n’est pas le merveilleux poète Georges Schéhadé, le grand journaliste Georges Naccache ou l’envoûtante Vénus Khoury-Ghata que j’aurais choisis, mais Ghassan Tuéni, image même de la sagesse frémissante de ce peuple, que j’aurais élu. »

– Joseph Maïla, ancien recteur de l’Institut catholique de Paris :
« Il était une plume, une voix et une conscience. La plume du patron d’un journal de légende qui poursuit avec constance la mission d’informer. La voix de celui qui, délaissant, par moments, l’écrit, n’hésitait pas à se faire entendre, infatigable dialecticien, prompt à provoquer, s’émerveillant de surprendre, et en réalité amoureux de la réplique et de l’échange. Il fut la voix du Liban au Liban, dans le monde arabe et dans le monde. Et il fut la conscience de son époque qu’il traversa d’idéologie en idéologie, de révolution en révolution et de guerre en guerre civile. (…) Là où d’autres se seraient résignés devant la vie, il décida de la braver et vécut en brave. Là où d’autres auraient incriminé le Ciel, il pardonna au Ciel, tout comme aux assassins de son fils. L’espérance était chevillée à sa plume. C’est pourquoi tant d’hommes attendaient de lui qu’il leur désigne le jour. Chaque jour. »

– Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit  :
« L’observateur lucide avait édifié une groupe de presse et animé une maison d’édition qui forcent le respect, car il n’est pas de démocratie sans un espace public d’information et des ferments de création culturelle. (…) Homme de presse, homme de livres, éditeur, homme du livre, homme de poésie, Ghassan Tuéni ajoutait à sa lucidité une grande sensibilité. Ce mélange de fermeté et de douceur m’a toujours frappé quand j’ai eu la chance de le voir. (…) Homme de conviction, Ghassan Tuéni n’hésitait pas à faire écho à la prière et à la spiritualité. Puisse-t-il encore nous éclairer et nous guider. Puissions-nous ne pas oublier ce que nous lui devons. Les hommes de conviction et les créateurs d’espaces publics capables de se faire entendre ne sont pas si nombreux. »
– Salah Stétié, ambassadeur, poète et écrivain libanais :
« Amour et souvenir de Nadia. Amour de la littérature en langue française. Éclosion à l’initiative de Ghassan de vives amitiés françaises ou francophones, au niveau politique comme littéraire. On eut bientôt l’impression que Ghassan Tuéni se désintéressait de l’anglo-américain, devenu pour lui une langue utilitaire, pour s’investir de plus en plus dans l’amour et l’usage du français. (…) Toutes ces incitations suffiraient à expliquer la francophonie et la francophilie de notre cher disparu. Mais je suis de ceux qui pensent qu’en amour, les raisons ne sont pas raison. C’est à un niveau plus profond que se situent les grandes empathies. À Montaigne qui venait de voir mourir son compagnon La Boétie, et qui en montrait une vive douleur, on demanda quelle était la cause de son si puissant attachement à son ami. L’auteur des Essais répondit : “Parce que c’était lui. Parce que c’était moi.” Ainsi de Ghassan et de la France. »

– Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères (1997-2002) :
« Dès que je l’ai rencontré – dans un colloque à Bellagio (Italie) je crois – , j’ai été aussitôt séduit par son intelligence, sa culture, synthèse magnifique de plusieurs cultures, sa chaleur humaine, par sa distinction aussi. Il avait une conception extraordinairement saine des rapports franco-libanais : sans pathos, mais avec une intensité profonde, un attachement sincère, et une hauteur de vue historique. (…) Après 2005, dans le cadre du club de Monaco, je l’ai encore revu. Il s’était fait élire député pour succéder à son fils assassiné. Il était frappé, affaibli, mais toujours magnifique. Je salue avec émotion son action et sa mémoire. »

 
L'orient le jour

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).