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Viabilité des médias : nouveau recul du Liban en 2013

Viabilité des médias : nouveau recul du Liban en 2013

Des experts se sont réunis samedi pour faire le point sur la situation des médias au pays du Cèdre.

Béchara MAROUN | OLJ

La viabilité des médias au Liban n'est pas chose acquise. À observer le score du Liban dans le Media Sustainability Index (MSI), l'on remarque un net déclin depuis 2006, depuis que les rivalités interreligieuses et politiques entre le 8 et le 14 Mars ont pris la dimension d'un combat existentiel. De 2,45 sur un total de 4 points, en 2006, le MSI libanais a chuté jusqu'à 2,01 durant l'année 2012, déplaçant le Liban peu à peu de la catégorie « proche d'être viable » à la catégorie « système mixte non durable », qui caractérise les États où le gouvernement et le système juridique s'opposent relativement à la liberté des médias. Et pour l'année 2013, il semblerait que les choses ne se soient pas améliorées, même s'il faut attendre encore quelques jours avant que l'Agence américaine pour le développement international (Usaid), dont relève le MSI, et IREX, une organisation américaine à but non lucratif, ne publient leur rapport concernant l'année écoulée et le nouvel indice du Liban, qui se base sur les évaluations d'experts, de journalistes, d'éditorialistes, d'avocats, d'académiciens, de propriétaires de médias et de défenseurs des droits de l'homme. Chaque année en décembre, ces experts libanais sont choisis pour faire le point sur l'année écoulée, à travers un système d'évaluation numérique et une rencontre où ils discutent de la situation au pays du Cèdre.

Samedi, au Berytech, les « panelistes » de cette année se sont rencontrés pour discuter de la viabilité des médias au Liban en 2013, si notamment les normes sociales et légales protègent la liberté d'expression et permettent l'accès à l'information, si le journalisme est conforme aux critères de professionnalisme et d'objectivité, et si les entreprises médiatiques sont bien gérées, et de façon indépendante. Les intervenants ont d'abord commenté la « piètre situation » des institutions qui soutiennent les médias au Liban, notamment l'ordre de la presse, l'ordre des journalistes et le syndicat de l'audiovisuel, « et qui n'ont pas une grande valeur représentative », selon Ayman Mehanna, qui a également noté que « l'affiliation à l'ordre de la presse est généralement liée à la relation du journaliste avec le président du syndicat ». Des affirmations reprises par Talal Chami, qui a pourtant souligné la qualité des programmes universitaires en journalisme au Liban. De son côté, Ramy Aysha a affirmé que la Fondation Samir Kassir est la seule institution qui soutient les journalistes et qui est restée à leurs côtés. Ayman Mehanna a sur ce plan souligné que SKeyes adopte une toute nouvelle stratégie pour protéger les journalistes, qui privilégie l'offensive à la défense. « Au lieu d'assurer des avocats aux journalistes, on encourage d'autres journalistes à défendre leur cause et à s'en prendre aux oppresseurs », a-t-il affirmé.

Une étude de cas : « L'Orient-Le Jour »
Issa Goraieb a ensuite prononcé une allocution dans le cadre du volet sur la bonne gestion des entreprises médiatiques, au cours de laquelle il a expliqué que l'indépendance de L'Orient-Le Jour se base sur l'autonomie financière, ses uniques ressources étant la vente et la publicité. « À maintes reprises durant la guerre de quinze ans, ce journal a été au bord de la ruine, a-t-il dit. Et c'est tout seul, par ses propres moyens, en recourant à d'incessantes reconstitutions de son capital, que s'est invariablement relevé le journal. Car celui-ci n'a jamais émargé au budget d'un parti, lobby ou ambassade étrangère ou bénéficié de quelque soutien occulte. Ce journal n'est pas davantage la propriété d'un quelconque puissant, mais d'une vaste fratrie d'actionnaires parmi lesquels nul n'a jamais songé à s'assurer une majorité absolue, et cela afin que soit sauvegardée une garantie d'indépendance. » Et d'ajouter : « L'année na pas été très bonne au niveau des annonces, mais nous ne sommes pas anxieux, car le journal s'est toujours relevé. » Il a enfin noté que le conseil d'administration n'interfère pas dans le travail de l'équipe de rédaction et que l'unique compétiteur du journal n'est autre que son site Web, relevant pourtant que l'indépendance vis-à-vis de tout parti politique n'est pas aussi forte que l'indépendance vis-à-vis des annonceurs.


Ayman Mehanna, de son coté, a énuméré les trois modèles économiques des entreprises médiatiques au Liban : celles qui ne se soucient pas des annonces publicitaires car elles sont soutenues financièrement par un parti, diminuant de façon drastique la qualité du contenu ; celles qui tentent tant bien que mal de survivre financièrement à travers la publicité, et celles qui font partie d'un groupe ou holding et qui survivent grâce aux profits de leurs compagnies sœurs. M. Mehanna a sur ce plan souligné la nécessité de trouver de nouveaux modèles, notant une mauvaise gestion des ressources humaines, « surtout au niveau des journaux arabophones qui refusent presque toujours d'envoyer leurs jeunes plumes à des sessions d'entraînement, leur rôle étant seulement la propagande, et craignant que de nouvelles idées ne viennent encombrer une hiérarchie en place ». Quant à Roland Barbar, il a noté un problème au niveau de la haute direction, les visions et stratégies élaborées pour les quelques années à venir étant souvent interrompues par de nouvelles tendances qui ne durent pas. Il a en outre estimé qu'un organisme médiatique peut avoir une opinion politique, mais qu'il est nécessaire de bien faire comprendre au lecteur ou au téléspectateur la difference entre l'opinion et l'information, citant l'exemple du programme DNA de Nadim Koteiche, qui n'a pas la prétention de présenter une nouvelle, mais bien de donner son avis qui est par définition subjectif.

Des médias de propagande
Directeur de Lebanon Statistics, Rabih Habre a de son côté affirmé que tout média a son agenda politique, et que chacun joue son rôle dans le cadre d'une propagande systématique organisée. « Il existe 264 sites d'informations au Liban. Certains, comme Lebanon Debate ou NowLebanon, survivent depuis des années étonnamment sans la moindre annonce publicitaire », a-t-il ajouté. Quant à Ramez Dagher, il a assuré que les blogs ne génèrent pas de revenus et que les annonces peuvent devenir contraignantes pour la liberté d'expression des bloggeurs.

Les intervenants ont ensuite suivi un exposé de Nassib Ghobril, qui a fortement critiqué le journalisme économique dans le pays, notant que les nouvelles économiques ne sont pas séparées du reste des nouvelles comme il se devrait, que l'économie est souvent utilisée au profit des politiciens, que le Liban manque de journaux et de magazines économiques spécialisés, qui ne sont pas au service de particuliers. Il a de même souligné le manque de journalistes spécialisés en économie ainsi qu'un manque d'expérience dans ce domaine. « Les médias devraient alimenter les banques et les institutions financières en nouvelles économiques, mais c'est le scénario inverse qui se passe au Liban. Les médias publient nos rapports et ne se permettent même jamais de mener une analyse rigoureuse et indépendante de ces derniers », a-t-il clamé.

La rencontre a enfin été clôturée par une discussion autour du professionnalisme des journalistes libanais. Justin Salhani a sur ce plan dénoncé les mises en scène auxquelles recourent les journalistes pour créer l'information (staging), et le fait que certains d'entre eux se transforment en attachés de presse de certains politiciens.

L'orient le jour

 

 

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).