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LA CROIX : CES CHRETIENS QU’ON ASSASSINE

LA CROIX : CES CHRETIENS QU’ON ASSASSINE

«Heureux êtes-vous, si l'on vous persécute…»
René Guitton arpente les points chauds de la foi à travers la planète, pour en rapporter une vision réaliste et passionnée de la situation

C’est un thème littéraire qui n’a jamais vraiment disparu, mais qui connaît une faveur renouvelée et qui, étrangement, se nourrit pour une part d’une indifférence supposée à son égard: la persécution des chrétiens sera, de fait, toujours d’actualité, annoncée qu’elle avait été par le Christ lui-même à ses premiers disciples.

Depuis les Béatitudes, ceux-ci sont prévenus: le bonheur leur est acquis, mais non sans la souffrance du témoignage. Une persécution toujours d’actualité, mais aux formes sans cesse actualisées. René Guitton en fournit les contours les plus à jour. Ce militant du dialogue inter religieux (1) arpente en effet consciencieusement les points chauds de la foi à travers la planète, pour en rapporter une vision réaliste, passionnée mais non passionnelle, de la situation.

La cartographie qui en résulte est éloquente. Elle commence par l’Afrique du Nord où, de fatwas en mensonges d’État, la situation des chrétiens est certes différenciée selon les pays et selon les appartenances confessionnelles – les évangéliques étant aujourd’hui les plus exposés aux tracasseries –, mais jamais assurée de la paix à laquelle elle pourrait aspirer.

Elle s’achève en Asie, où trop souvent et si violemment un antichristianisme se répand, alimenté ici par les vieilles rancœurs d’une idéologie du passé – le communisme athée de la Chine et du Vietnam –, là par une haine farouche de la part de mouvances islamistes ou hindouistes exaltées qui, particulièrement en Inde et au Pakistan, identifient stupidement Évangile et Occident.

À la jointure de ces deux continents de la persécution antichrétienne, le Proche-Orient. René Guitton, dont les pages sont riches de multiples rencontres et de longues enquêtes de terrain, est arrivé à une conclusion pessimiste, en forme de «cercle vicieux»: dans ces pays particulièrement, estime-t-il, «les chrétiens sont marginalisés parce que chrétiens, et l’on parle de moins en moins d’eux puisqu’ils sont marginalisés».

À ce premier handicap il en ajoute un second: «Les persécutions contre les chrétiens ne rentrent pas dans le cadre habituel d’une dénonciation des atteintes aux droits de l’homme», en raison du fait que «l’Occident, de plus en plus déchristianisé, peine à imaginer que les chrétiens puissent être persécutés».

Mais on ne peut persécuter que ce qui existe. Or, au Proche-Orient, c’est la survie même du christianisme qui, aux yeux de beaucoup de connaisseurs, est désormais en jeu. En même temps que d’autres spécialistes (2), Antoine Sfeir a activé son réseau des Cahiers de l’Orient pour faire le point, là encore, avec raison et sans passion.

L’intérêt de cette approche est dans sa conjugaison de l’histoire et de la géographie – tant il paraît impossible de comprendre quoi que ce soit à cet «Orient compliqué» du christianisme sans prendre en compte, indissociablement, ses deux dimensions: la genèse de ces Églises, avec les particularismes précieux de leurs traditions (assyro-chaldéenne, syriaque, copte, arménienne, melkite, maronite), et leur présence contemporaine pays par pays. En cela, ce livre vient heureusement – quoique beaucoup plus succinctement – mettre à jour l’irremplaçable mais désormais daté Vie et mort des chrétiens d’Orient, de Jean-Pierre Valognes (Fayard, 1994).

Demande-t-on un signe d’espoir, même ténu, pour finir? On le trouvera dans Religions traversées qui, pour la première fois, fait l’état de multiples sanctuaires fréquentés tout autour de la Méditerranée par des croyants des trois familles monothéistes. Car de la Bosnie jusqu’au Maroc, en passant par l’Anatolie, la Syrie et l’Égypte, cette mer si particulière est bordée d’espaces où les fils divisés d’Abraham peuvent saisir ensemble quelque chose de leur commune identité. Sur les frontières ainsi traversées – à défaut d’être supprimées – se tisse alors, sinon une même foi, du moins une idée commune de l’homme. Mais l’anthropologie n’a-t-elle pas parfois une portée plus immédiatement opératoire que la théologie?

MICHEL KUBLER

A lire aussi: Chrétiens d'Orient et s'ils disparaissaient? Sous la direction d’Antoine Sfeir Bayard/Les Cahiers de l’Orient, 234 p., 16,50 €; Religions traversées, Lieux saints partagés entre chrétiens, musulmans et juifs en Méditerranée, Sous la direction de Dionigi Albera et Maria Couroucli
Actes Sud, 359 p., 27 €

(1) Une édition revue et augmentée de son Si nous nous taisons… Le martyre des moines de Tibhirine vient de paraître en poche (Pocket, 278 p., 6,90 €).
(2) Comme Annie Laurent, plus alarmiste, qui publie
Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître? Entre souffrance et espérance, préface de Mgr Jean-Benjamin Sleiman, postface de Mgr Philippe Brizard (Salvator, 218 p., 20 €).

LA Croix

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).